vendredi 27 avril 2007

La Révolution Noire commencera au Congo-Kinshasa

La Révolution Noire commencera au Congo-Kinshasa

Citons quelques révolutions dont on a beaucoup parlé et qui ont été à la base des grandes transformations structurelles, idéologiques et sociétales :

La Révolution française de 1789 donna le ton d'une nouvelle ère européenne plus humaine et engendra elle-même la Révolution industrielle (caractérisé par le passage d'une société à dominante agraire à une société industrielle) le siècle suivant ; la Révolution chinoise est celle inspirée du « Livre rouge » qui fut la bréviaire des militants marxistes au sein desquels évolua Mao Tshé-Toung (le Grand Timonier); la Révolution islamiste prit son ampleur en Iran sous la guidance del’ Ayatollah Khomeini en vue de bouter du pouvoir le Shah d'Iran catalogué comme le béni oui-oui des Occidentaux, avant de s'étendre sur le monde arabe (Afghanistan...) ; la Révolution antiaméricaniste et antilibérale entretenue depuis plus de dix ans par Hugo Chavez, le Président du Vénézuela, marque la relance d'un front idéologique mondial regroupant les pays esclaves de l'Occident (autrement dit c'est le retour des non-alignés) ; enfin, la Révolution russe de 1917, Le Printemps de Prague, la Pérestroïka (le cyclone qui a ravagé le bloc communiste et dont l'impulsion fut donnée par le Président russe d'antan Mikaïl Gorbatchev, en 1986), la Révolution Orange en Ukraine conduite par Victor Ioutchenko, la Révolution de Velours en Géorgie orchestrée par Mikheil Saakashvili qui mit fin au règne divin de Edouard Edouard Shevernadze, sont les signes révélateurs qui témoignent de l'inexorable mutation que devront encore subir un nombre important de pays dans certaines sphères du monde, dans les très prochaines années. Parmi ces pays, la République Démocratique du Congo (RDC) n'est pas des moindre. Dans sa lutte contre les lobbies de la finance mondiale, elle a appris à dire « NON » en différentes occasions de son parcours, et, s'affirme de plus en plus.

Les Congolais et Congolaises sont en instance de poser à leur tour le sceau d'honneur dans le Grand Livre de l'histoire de l'humanité. Bientôt on parlera de la Révolution Noire de la RDC, celle qui éveillera le peuple africain et bien d'autres, le sortira de sa torpeur, le libérera du joug colonial, lui redonnera sa fierté, l'élèvera au sommet de sa puissance à la grandeur de ses ressources humaines et naturelles, et pour finir, le couronnera de plein succès.

L'histoire des peuples du monde nous enseigne que la démocratie et son incidence rayonnante, en l'occurrence le respect inconditionnel des libertés individuelles et collectives sous toutes leurs formes, éventuellement celles liées à la dignité humaine, à la pensée, à l'expression, à l'opinion ou encore à l'association, ainsi qu'au droit à la vie, sont le propre d'une organisation de la vie publique et privée fondée sur les aspirations légitimes et orientations imposées par les couches sociales de base.

Malheureusement, dans la majorité des cas, l'expression démocratique est l'oeuvre d'un combat acharné de longue haleine mené par les peuples opprimés et humiliés contre les potentats qui les gouvernent ; contre des représentant qu'ils ont eux-mêmes élus pour assumer des responsabilités politiques ; contre ceux-là même qui en prenant leurs fonctions oublient de servir consciencieusement leur patrie, de protéger leurs concitoyens et ne font pas grand chose pour les aider à vivre pleinement leur vie ; en définitive, la démocratie est en toile de fond un combat permanent contre des hommes d'État qui abusent de leur pouvoir en hypothéquant le destin de leurs compatriotes dans l'unique but de faire prévaloir l'appât du gain facile dans leur propre intérêt et non dans l'intérêt supérieur de la nation comme ils aiment à le ressasser en boucle.

Afin d'éviter de subir perpétuellement des actes offensants de la part leurs autorités administratives et de demeurer victimes de leurs atrocités, de nombreux peuples ont par la force des choses constitué des mouvements de pression énergiques au travers desquels ils ont réussi à imposer vigoureusement des contraintes révolutionnaires à tout pouvoir ayant contribué à la déchéance du paysage humain dans le courant des siècles derniers. Nous nous souvenons du siècle des Lumières qui fut à l'initiative de la Révolution française de 1789. Ou encore des paysans noirs américains regroupés en collectifs de lutte pour leur affranchissement au 17è siècle ; plus proche de nous, les Blacks Panthers de Malcom X, mais aussi, la légendaire Rosa Mary, ont milité pour la reconnaissance des droits équitables des noirs américains, l'ANC et l'Inkhata en Afrique du Sud s'opposèrent à la politique ségrégationniste des colons anglais et hollandais, les suffragettes en Grande-Bretagne (vers 1865-1928) contribuèrent au droit de vote des femmes, la Commission Justice et Paix de l'Eglise Catholique du Congo-Kinshasa organisa la marche du 16 février 1992 à l'issue de laquelle naquit une véritable société civile prête à tout risquer pour faire basculer le régime mobutiste, etc.

Certes, des progrès ont été réalisés depuis. Entre le 17è et le 20è siècles, l'Amérique et une partie considérable du continent européen ont avec succès posé les jalons d'une société à la fois libre et libérale où d'une part la libre expression s'est affirmée comme le premier pas du long voyage qu'est la démocratie. Mais d'autre part, force est de constater que cette société libérale qui repose sur la notion de compétitivité sauvage (la gain pou le gain), est a priori la cause fondamentale des inégalités sociales croissantes. L'accumulation de la richesse par les classes sociales privilégiées a favorisé au fil du temps le prolétariat et le paupérisme massif (les riches ne cessent de s'enrichir au détriment des pauvres qui assistent mains liées à l'inhibition de leur existence). Objectivement, le pouvoir n'est plus qu'une question de gros sous que se partagent ceux qui en sont les détenteurs. Ces détenteurs possèdent tous les pouvoirs ; Nous en sommes à la barbarie capitalistique.

Nous pouvons constater que depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, tous les dix ans, une nouvelle révolution voit le jour dans une parcelle de la terre. Ce phénomène est le signe probant d'un besoin réel qu'éprouve chaque peuple du monde à s'affranchir des entreprises déshumanisantes. Celles-ci sont fondamentalement constituées des lobbies de la finance internationale regroupés en cartels, conglomérats, multinationales et usant de leurs capitaux pour influer directement sur la mise en place des gouvernements et des fonctionnaires politiques, des chefs d'entreprises et autres cadres dirigeants ; les entreprises déshumanisantes exercent également leur influence sur le choix des électeurs, notamment en finançant des campagnes d'intoxication médiatique, et au pire, en truquant carrément le scrutin.

Là dessus, les Congolais en savent un rayon. Le diaboliquement célèbre Louis Michel (Ancien Ministre belge des Affaires Etrangères, actuellement Commissaire Européen de l'Humanitaire) avait mis tout en oeuvre pour façonner l'image de Joseph Kabila aux yeux des Occidentaux en le faisant passer pour l'ange des temps modernes, prétendument qualifié pour mener la République Démocratique du Congo (RDC) vers une ère de démocratisation. Pour ce faire, il est allé jusqu'à obliger à son pantin, Joseph, de faire l'apologie de la colonisation au Parlement Européen, à Bruxelles. Scandale ! Louis Michel est aussi à l'origine des pots de vin versés ça et là durant la période pré-électorale afin de glaner le plus de monde possible à sa cause, en l'occurrence FAIRE DE JOSEPH KABILA LE CHEF D'ETAT CONGOLAIS, EN DEPIT DE SA NATIONALITE DOUTEUSE ET SON INCAPACITE INTELLECTUELLE. Malgré ce mensonge, nous savons tous que ce dernier a pris ses fonctions au travers d'un hold-up électoral fomenté par la Belgique Wallonne sous la houlette de Louis Michel, Armand de Decker, Colette Braeckman et leurs comparses, la gâchette braquée sur la tempe des pauvres Congolais qui fondèrent tous leurs espoirs sur ces élections qui auraient dû être historiques. L'armée allemande a été désignée pour réprimer à coup d'injection létale le moindre soulèvement populaire.

Pour ne reprendre que l'expression américaine, la vieille Europe a connu ses premières vagues de restructuration de 1789 à la révolution industrielle. Les monarchies tombèrent les unes après les autres comme des peaux de banane, faisant place à la république. Monarchie rimait avec dictature, absence de partage du pouvoir. Aujourd'hui, si il existe encore quelques monarchies qui ont pu survivre aux grandes révolutions sur le continent européen, c'est par souci d'unité territoriale. La Belgique est un excellent exemple patent en la matière. De fait, le monarque n'a plus aucun pouvoir politique proprement dit. Il règne sans gouverner (la monarchie constitutionnelle).

Le 25 mars 1957, au Traité de Rome, eurent lieu les premières esquisses de la Communauté Économique Européenne. Jadis Traité CEE, il est aujourd'hui appelé Traité CE. Ces deux traités signent l'acte de naissance symbolique de l'Union européenne. La Belgique, le Pays-Bas et le Luxembourg, la France, l'Italie et la République Fédérale d'Allemagne (RFA) en furent les États fondateurs. Ils furent très rapidement rejoints par le Royaume-Uni, l'Irlande et le Danemark en 1973. Avec l'adhésion de ces derniers pays, l'Europe connut sa deuxième vague de révolutions dans les années 1970 (un peu plus de dix ans après). Huit ans plus tard, ce fut le tour de la Grèce de faire son entrée dans la CEE, soit en 1981. L'Espagne et le Portugal firent de même en 1986 en dépit des réticences affichées par les pays riches qui les qualifiaient d'économiquement impotents. Une partie des pays scandinaves, en l'occurrence la Finlande et la Suède, et l'Autriche, emboîtèrent le pas en 1995. En 2004, l'UE a accouché des bébés slaves, à savoir : Chypre, Malte, Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Pologne, République tchèque, Slovaquie et Slovénie. Récemment, la Roumanie et la Bulgarie, ont accédé à l'Europe, en janvier 2007.

Vous avez remarqué qu'il a fallu à chaque fois une moyenne de dix ans pour que des blocs régionaux européens, soit se muent, soit se démocratisent, soit réalisent après d'intenses batailles leur adhésion à l'Union Européenne (UE). Par contre, l'Afrique éprouve encore du mal à mettre en place des structures humaines efficaces et dynamiques qui pourraient, en continu, à moyen terme et en un espace de temps régulier, se muter en de vrais mouvements révolutionnaires susceptibles d'irradier l'impérialisme occidental, la dictature et la dépendance économique.

Néanmoins, le continent africaine a connu aussi ses révolutions, mais pas dans le même élan que l'Europe. Nous pouvons citer les indépendances dans le courant des années 60. C'est sans aucun doute la période la plus honorable dans la mesure où, pour la première fois, depuis plus de quatre siècle, le peuple africain recouvrait sa liberté et son autonomie. Il pouvait enfin désigner ses dirigeants, organiser la société en tenant compte de ses valeurs ancestrales et croyances.

Mais la déception n'était pas loin. Une fois arrivés au pouvoir, les jeunes dirigeants africains ont trahi rapidement la confiance de leurs compatriotes en s'incrustant dans leur fauteuil sans daigner partager le pouvoir. Ils ont préféré être à la solde de l'homme blanc plutôt que de répondre aux desideratas du peuple en s'investissant dans la réalisation des projets d'utilité publique. Pour pérenniser leur pouvoir, nos dirigeants se sont laissés manipulés banalement par les Occidentaux en s'associant à leurs entreprises déshumanisantes dont les filiales africaines étaient l'Organisation d'Unité Africaine (OUA), le programme d'ajustement structurel (PAS), les accords de Lome ou encore l'abominable Club de Paris encore d'actualité. Ces structures défendaient les intérêts commerciaux de l'Occident en détériorant le secteur public, en échange de quelques millions de dollars versés à nos compatriotes. Ce fut la désillusion.

Ces filiales déshumanisantes existent encore sous des formes plus subtiles et variées : les accords de Cotonou, les programmes d'aide humanitaire, l'indécrottable sommet Français-Afrique, les organismes financiers régionaux (CEDEAO, UMOA, ...) qui servent de relais à l'Organisation Mondiale du Commerce, le FMI ou la Banque Mondiale, lesquels favorisent la signature des contrats léonins à haut risque dont la RDC est la principale proie jusqu'à ce jour. Il a fallu attendre trente ans, soit au début des années 1990, quand sonna l'heure du multipartisme, pour qu'en fin une deuxième vague de révolutions ait lieu en Afrique par le truchement des conférences nationales souveraines. Jugez par vous-même.

Certes, quelques pays ont effectivement vécu des restructurations importantes. C'est le cas du Bénin (le tout premier à avoir organisé une conférence nationale pour la réconciliation), du Mali, du Sénégal, de l'Afrique du Sud, de la Zambie, la Tanzanie, le Kenya, le Mozambique et de quelques autres. Paradoxalement, de nombreux pays se sont repliés sur eux-mêmes : la RDC, le Burundi, le Rwanda, l'Ouganda, le Congo-Brazzaville, l'Angola, le Zimbabwe, le Togo, le Gabon, le Cameroun, la République Centrafricaine, le Tchad, etc. Par ailleurs, il s'avère que la majeure partie des pays où le despotisme est encore à l'ordre du jour sont des anciennes colonies françaises et belges, à quelque exception près. Comment s'en étonner quand l'on voit la hargne avec laquelle les autorités wallonnes s'empressent de s'approprier scandaleusement de plus de 80 % des parts des exploitations minières en RDC, avec comme principal mandataire, le prédateur George FORREST, notre TERMINATOR. De son côté, la France a fait en sorte que son armée soit toujours présente dans ses ex-colonies, sans raisons fondées (Djibouti, Congo-Brazzaville, Gabon, Côte d'Ivoire, etc.), si ce n'est d'en faire une base arrière pour les régimes dictatoriaux qu'elle continue à promouvoir.

Dix ans après l'instauration de la démocratie formelle en Afrique, nous ne comptons que très peu de restructurations révolutionnaires à l'exemple de la Géorgie (la révolution de velours), de l'Ukraine (la révolution orange), ou du Venezuela. Des pays qui malgré le harcèlement de la Communauté internationale essaient peu ou prou à écrire une nouvelle page de leur histoire, à l'encre bleu et pas nécessairement rouge. La démocratie formelle est une machination de l'Occident pour crédibiliser leur présence sur le continent noir. Cette démocratie formelle a comme mesures d'accompagnement la pitié et non l'espoir de voir naître de nouveaux Etats aptes à se lancer dans des perspectives de reconstruction louables. Une pitié que les Occidentaux traduisent au travers de la PERFUSION HUMANITAIRE. Au lieu de reconnaître le potentiel africain en terme de ressources naturelles et humaines et d'aider les Etats africains à s'engager dans de grandes productions génératrices de revenus, l'homme blanc préfère leur attribuer des dons de toute nature, qui plus est, des dons qui n'en sont pas, car il s'agit tout simplement d'un euphémisme de l'aide liée. « Nous vous donnons 400 Euro et nous en récupérerons 2000 en exploitant librement vos richesses du sol et sous-sol sur dix ans. » Tels sont les accords imposés, armes sur la table. D'où l'existence des contrats léonins qui, lorsqu'ils sont contestés, font suite à des guerres fratricides financées par les multinationales mécontentes.

Ces soi-disant donations renforcent le service de la dette ; ironie du sort, elles coûtent plus chères que le financement des unités de production qui, en plus de briser le cycle de la dépendance et de la pauvreté, auraient le mérite de créer des débouchés d'emploi, de rééquilibrer le budget national et d'éponger à long terme la dette publique de chaque État africain dans le cas où une croissance positive se dégagerait.

Avant la fin de cette décade, la RDC mettra un terme à ce cycle de la pauvreté entretenue par les entreprises déshumanisantes et leurs filiales dans les pays africains. Grâce à nos penseurs qui usent des nouvelles technologies pour dénoncer les abus que ne cesse de subir le peuple congolais de la part d'un pouvoir hitlérien (sous la direction du Rwandais Joseph Kabila dont nous demandons fermement la démission en raison de sa haine des Congolais, de son incapacité intellectuelle, de sa haute trahison contre un État qui n'est pas originellement le sien, en réalisant de façon éhontée sa vente au plus offrant en signant des contrats illégaux).

La RDC est le premier pays africain qui a osé faire front à la horde de vautours qui instrumentalisent nos dirigeants véreux pour rayer notre Etat de la carte du monde. Des programmes machiavéliques ont été mis en route pour confisquer la gestion du pays des mains des vrais autochtones et la confier à une poignée d'étrangers Tutsis au service des impérialistes occidentaux représentés par Joseph Kabila. Et de rappeler le projet de mise sous tutelle promu par Louis Michel, le partitionnement territorial concocté par les politiques wallons (en conséquence de quoi le drapeau flamand est devenu depuis peu aux yeux des Congolais le symbole de la lutte contre l'hégémonie wallonne), la privatisation des propriétés minières pour un radis, la création des zones régionales criminogènes aux abords de toutes les frontières où les Tutsis règneraient en seigneurs de guerre sous la couverture des Nations Unies et des puissances euro-américaines, l'état de siège permanent (rôle attribué à l'Eurofor, armée allemande dépêchée dans les grandes provinces congolaises pendant les piètres élections, la Monuc – Mission des Nations Unies au Congo -, et auquel s'affaire déjà si bien la GSSP, la milice hitlérienne de Joseph Kabila), etc.

Les partis politiques et les citoyens qui s'opposent à ce délire d'un tout autre âge sont froidement passés au rouleau compresseur. Ils subissent des sévices, des spoliations de leurs biens personnels, des arrestations arbitraires sans procès conformes (le cas de Me Marie-Thérèse Nlandu, le Pasteurs Kutino, Eddy Kapend...), des assassinats, et même la déportation. Il y a pas plus de d'un mois, Jean-Pierre Bemba a été forcé de s'exiler au Portugal après d'âpres négociations soutenues par l'UE, se sentant en insécurité totale dans son propre pays, dans sa propre résidence qui, comme de coutume, a été systématiquement pillée par la Gestapo kabiliste. L'exil forcé de Bemba est également, d'une certaine façon, l'exil forcé du peuple congolais. Quel est ce pays où il n'existe aucun parti politique qui, au nom de l'alternance démocratique, serait libre de contester des programmes, des idées, des lois... du gouvernement ?

Par cette volonté de détruire le paysage politique congolais, le pseudo Chef de l'Etat, Joseph Kabila, a su prouver à la face du monde sa haine et son désir à altérer les pensées constructives dont a besoin toute nation pour accomplir son épanouissement. Un gouvernement qui n'accepte aucune confrontation est un gouvernement fasciste. C'est de l'extrémisme. Un tel gouvernement ne peut qu'être voué à l'échec ; ce qui explique l'inertie de l'entourage de Joseph Kabila à trouver des issus politiques capables de ramener les Congolais autour d'une table de réconciliation. Sans compromis politiques bien mûris, il ne saurait y avoir de paix. Et le seul compromis qui serait envisageable est bien entendu est le départ immédiat du petit dadais Joseph de la présidence de la république, sans autre forme de procès.

En réponse aux préoccupations de l'analyste politique J.-P. Mbelu, couchées dans un de ses articles intitulé « Le fondamentalisme néo-libéral et la politique du faire croire », lequel dénonce la mascarade de la mise en place de la démocratie en RDC, j'aimerais émettre quelques suggestions concrètes qui pourraient conduire le peuple congolais vers une véritable révolution, celle que j'ai appelée la « révolution noire. » Des suggestions qui, tel qu'il le souhaiterait, serait en somme l'ébauche des stratégies d'autodéfense contre les mécanismes générateurs de notre obscurantisme, de violence mortifère, voire de notre aliénation, que nous pourrions tous ensemble préconiser et promouvoir en vue de l'avènement de la troisième république, celle du peuple congolais et des Occidentaux. Cette dernière n'a pas encore pointé son nez au Congo et n'existera sans doute jamais aussi longtemps que Joseph Kabila, le ténébreux, s'incrustera dans le fauteuil de la présidence.

Passer d'une république à une autre suppose un changement de système politique d'envergure. Il est surtout question de l'établissement d'un nouvel ordre institutionnel, avec tout ce que cela pourrait comporter comme impact conséquent. Dans de vieilles démocraties comme la France, elle se rapporte essentiellement à la révision de la constitution. Les Français sont toujours régis par la cinquième république. Au Congo, la première république fut conduite par le président Joseph Kasavubu, le lendemain de l'indépendance, en 1960. Malheureusement, la guerre civile qui éclata entre 1960 et 1965 a porté le coup fatal à l'émergence de celle qui serait peut-être de nos jours l'une des nations africaines les plus démocratiques et prospères. Joseph Mobutu qui prit le pouvoir sur un coup d'Etat militaire est sans conteste l'homme de la deuxième république jusqu'à ce qu'il soit évincé armes au poing par son tombeur, Laurent-Désiré Kabila, lui-même tragiquement assassiné lors d'un putsch militaire en 2001 au cours duquel Joseph Kabila s'accapara du pouvoir. Sous ces trois derniers règnes, la RDC a connu et connaît encore la dictature sanglante. Même après les élections tronquées, rien n'a changé en substance. On a bel et bien changé de conducteurs, mais pas d'autocar. C'est le même que nous voyons stationné à l'arrêt de la deuxième république. Somme toute, le règne des Kabila n'est que continuation du régime mobutiste, en pire.

Afin de révolutionner le présent système, je propose donc ce qui suit :
1.
Dans un premier temps, il faudrait que nous soyons en mesure de créer des structures révolutionnaires dynamiques et rigoureusement organisées, évoluant indépendamment de quelque sphère du pouvoir que ce soit et n'ayant de compte à rendre à aucun parti politique, soit financé par les pays étrangers, soit bénéficiant des fonds douteux (cartels de diamants, multinationales, milieux mafieux, etc.) ni d'aucun organisme international de quelque nature soit-il. De cette manière, nous pourrions éviter d'être au millimètre près dictés dans nos faits et gestes ou mis sous pression. Nous avons des exemples palpables de partis politiques africains qui en dépit de leur jusqu'au-boutisme à renverser les scélérats au pouvoir n'ont pas réussi à s'émanciper. Ceux qui les ont soutenu hier pendant leurs années de lutte demeurent encore à proximité. Le président ivoirien Laurent Gbabo qui a longtemps touché les enveloppes de certains partis politiques français arrive difficilement à se défaire des directives de ceux-ci. Pendant les présidentielles de 2006 au Congo, le leader charismatique de l'opposition, en l'occurrence Etienne Tshisekedi, avait reçu à Kinshasa Elio Dirupo en personne, Président du parti socialiste belge, ainsi que les élus du CDH (jadis le parti socialiste chrétien, pourvoyeur à ses heures de l'UDPS), lesquels ne se sont pas gênés de l'obliger à ne donner aucune consigne de vote en faveur de Jean-Pierre Bemba, chantre de l'opposition républicaine. Le Président Aristide a été contraint à l'exil aux Etats-Unis car il s'est montré hostile à certaines décisions prises par les américains.

Toute dépendance inhibe l'esprit de créativité, de recherche, d'initiative, d'innovation, qui serait utile pour conjurer les maux responsables des obstacles aux transformations structurelles et sociales. Elle réduit la sensibilité de perception ; On ne traiterait qu'à demi-mot les problèmes fondamentaux que rencontrent les populations. On élague les branches de l'arbre qui cache la douleur et la souffrance, mais on oublie sciemment de détruire les racines d'où elles sont nées et qui les alimentent.

Pour ce faire, il faudrait encourager nos concitoyens à autofinancer, à l'instar de la diaspora cubaine basée aux Etats-Unis engagée dans la lutte contre le castrisme, des cadres de réflexion là où le besoin se fait sentir et au sein desquels seront publiquement dénoncés les dérives autoritaires, traités des questions fondamentales, étudiés au cas par cas les voies à entreprendre pour destituer de leurs fonctions les brigands politiques. Plus que de s'accommoder de simples paroles et de vaines protestations, ces cadres de réflexion doivent prendre corps dans nos quartiers, nos villages, nos villes, nos régions, et pourquoi pas nos pays d'accueil (France, Belgique, USA, Grande-Bretagne...), afin de commuer en de véritables forces conscientes suffisamment organisées pour servir d'une part de levier aux actions de contestation et de pression radicale, sans devoir toujours attendre le signal des instances politiques souvent en quête de gloire, et d'autre part, pour coordonner si nécessaire les vagues de soulèvements révolutionnaires. Les forces conscientes sont à l'affût de la moindre information et constituent une force d’entraînements indispensables à toute révolution. Elles sont un guide idéal pour la conduite quotidienne, les relations humaines, la gestion saine de la chose publique, la prise de conscience, le respect des valeurs démocratiques. Les courants humanistes et les forces ouvrières (dans les années 1960-1970) en sont des modèles probants.

Les actions des forces conscientes sont certes non violentes, mais pas infertiles. Bien au contraire ! Ces actions se définissent dans l'unité, la cohérence, la dynamique et la détermination à changer l'ordre préétabli ne profitant qu'à une minorité insignifiante de la population, au travers de petites tentatives de mise en garde adressées aux autorités et qui finiront un jour ou l'autre par causer un vrai tsunami. L'inertie et la fragilité des rapaces de l'AMP et du PPRD acquis à Joseph Kabila ne sont que la conséquence directes de l'effervescence du peuple congolais qui a juré de les pousser à la débâcle et les déchoir de toutes leurs obligations, les considérant comme la cause évidente de leur déchéance. Les jours sont à compter...


Les forces conscientes sont également une tribune de rassemblement des Congolais de tous bords dont la vocation est de faciliter les rencontres et les discussions entre les différents mouvements de masse luttant pour l'émergence d'un État congolais puissant. En effet, le travail isolé ne peut que donner de résultats mitigés parce qu'il requière un temps considérable pour que les messages à faire passer atteignent en nombre suffisant leurs destinataires. Les actions isolées ont plus de chance à être mal répercutées, et donc, à bénéficier de peu d'attention. A contrario, le travail d'équipe a la faculté de consolider les rapports entre groupes sociaux et ethniques partageant les mêmes douleurs et la même souffrance, qui plus est, subissant la même humiliation. La synergie des groupes a l'avantage d'élargir la surface financière des projets à définir sans être obligés de mendier sa pitance auprès des financiers sans scrupule, et ce, grâce aux cotisations individuelles. Il suffit juste d'un peu de motivations. En se mettant ensemble, en unissant leurs idées et leurs forces, les Congolais pourront répandre massivement et rapidement les idées révolutionnaires qui déboucheront sur des réformes structurelles dignes d'une État de droit.

Peut importe dans quel camp chaque Congolais se trouvait au moment où sont survenus les évènements accablants de ces dernières années (guerres civiles, périodes de transition interminables, période électorale, agressivités répétées de la police d'Etat soumise à Joseph Kabila -la GSSP – à l'encontre des leaders de l'opposition et du peuple), ce qui importe c'est de comprendre qu'en matière de défense territoriale nous avons des ennemis communs qui ne sont nuls autres que « les entreprises déshumanisantes » et leurs suppôts : comprenez par là le capital mondial couvant les gouvernements des superpuissances occidentales et les régimes despotiques de plusieurs pays voisins de la RDC dont les plus redoutables sont le Rwanda, le Burundi l'Ouganda, l'Angola, voire la Tanzanie et le Soudan de nos jours, dans l'unique perspective de nous déposséder de toutes nos terres.

Face à cette tragédie, mettons nos différents de côté et unissant nous à travers les forces conscientes que je vous invitent à mettre très rapidement en place pour organiser une résistance farouche. Oublions nos positions politiques, nos convictions idéologiques ou religieuses, sans les abandonner pour autant, débarrassant-nous de l'intolérance et du fanatisme, en vue de nous construire ensemble un avenir plus radieux et serein régi par les principes de la liberté et le respect des valeurs humaines. Évitons les confrontations fratricides et contradictions qui ouvrent une brèche béante à la division entre frères d'une même nation, avec le risque potentiel de nous entraîner dans des guerres inutiles qui ne profitent qu'à l'Occident et nos voisins et enliseront notre beau pays dans un chaos généralisé inextricable. Quand il s'agit de défendre leurs intérêts communs, les pays riches se liguent envers et contre tous. Les mines disséminées sur l'ensemble du territoire congolais font beaucoup de jaloux à tel enseigne que nos vies ont été troquées par les Européens et les américains contre le diamant, le pétrole, l'or, le cuivre, le cobalt, le coltan, etc. Nos vies sont insipides comparées aux carrières de mines. C'est aux forces conscientes de prouver le contraire dès cet instant précis.



Freddy Tshamala,
Analyste et critique politique