mercredi 23 mai 2007

RDCongo: l'ONU enquête sur des trafics présumés impliquant des Casques bleus



L'ONU enquête sur des "trafics présumés" d'or et d'armes impliquant des Casques bleus déployés en 2005 en Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), a annoncé mercredi la Mission de l'ONU en RDC (Monuc).

"Dès que des allégations sérieuses ont été portées à son attention en 2006, la Monuc (...) a immédiatement demandé que soit menée une enquête par le Bureau des services de contrôle interne (BSCI) des Nations unies", basé à Nairobi, selon un communiqué diffusé à Kinshasa.

"Une enquête complète a été lancée, indépendamment de la Monuc, par le BSCI" et était "toujours en cours" en mai 2007, a précisé le porte-parole de la Monuc Kemal Saïki lors d'un point presse.

L'annonce officielle de cette enquête intervient après la publication par la BBC d'un reportage faisant état de l'implication présumée de Casques bleus du contingent pakistanais dans un trafic d'or et d'armes avec des miliciens du Front nationaliste et intégrationniste (FNI), un des cinq groupes armés alors actifs en Ituri.

La BBC affirme que le trafic a débuté en 2005 et cite des témoins de tractations entre d'une part des Casques bleus pakistanais et d'autre part des négociants locaux et des miliciens du FNI, en particulier les commandants "Kung-fu" et "Dragon", à Mongwalu, un site aurifère de l'Ituri.
La BBC fait notamment état du témoignage aux enquêteurs du BSCI d'un officier congolais engagé dans les désarmement des milices à Nizi, localité voisine de Mongwalu.

Cet officier "a révélé que les armes données par les ex-combattants leur étaient rendues en secret par le major Zanfar (commandant des Casques bleus à Mongwalu), compromettant ainsi le travail effectué".

Selon un responsable onusien à Kinshasa, le chef de la Monuc, William Swing, a nié auprès de la BBC "être au courant d'allégations concernant des trafics d'armes".
"Nous avons fait exactement l'opposé. Nous avons démobilisé plus de 20.000 (miliciens). Nous avons brûlé en public ces armes. Il n'y a absolument rien derrière ces allégations", a déclaré à la BBC M. Swing.

En octobre 2005, une journaliste de l'AFP avait rencontré à Mongwalu des responsables du contingent pakistanais, déployés sur cette zone depuis le mois d'avril, alors qu'une vaste opération de reprise de contrôle des mines d'or d'Ituri était engagée par l'armée congolaise, avec l'appui de la Monuc.

Plusieurs villages proches de Mongwalu venaient de subir une attaque de miliciens, qui étaient progressivement chassés de cette zone. Les Casques bleus pakistanais collaboraient alors ouvertement avec certains chefs miliciens du FNI, qui avaient opté pour la démobilisation.
Le major pakistanais Mohammed Javed avait déclaré à l'AFP avoir arrêté 17 personnes responsables des récentes attaques contre des civils "grâce à l'aide des commandants +Kung-fu+ et +Dragon+".

Ces deux miliciens, qui avaient longtemps contrôlé les mines d'or de la région, étaient accueillis en alliés au camp de la Monuc de Mongwalu.
Fin 2005, la justice militaire congolaise a lancé des mandats d'arrêt pour "crimes de guerre" contre ces deux chefs miliciens et l'un d'eux, Kung-fu, avait été arrêté.
"Les Casques bleus visés par l'enquête ont quitté la RDC il y a plusieurs mois. L'enquête se poursuit, mais promet d'être longue et difficile", a déclaré à l'AFP un responsable de l'ONU à Kinshasa.

De son côté, la porte-parole du ministère pakistanais des Affaires étrangères, Tasnim Aslam, a déclaré mercredi à la presse que l'ONU avait informé son pays de cette enquête, indiquant "qu'à ce qu'à ce stade, il s'agissait de simples allégations, qui devaient être creuser".
"De notre côté, a-t-elle ajouté, les autorités compétentes vont examiner cette question pour établir les faits".

CongoOne , Mise en ligne le 23-05-07

La CPI enquête sur les crimes sexuels commis en Centrafrique en 2002 et 2003



La CPI enquête sur les crimes sexuels commis en Centrafrique en 2002 et 2003
Par AFP

La Cour pénale internationale (CPI) a annoncé mardi avoir ouvert pour la première fois une enquête sur des crimes sexuels, des viols en Centrafrique en 2002 et 2003, mais elle n'a pas nommé de suspect.


"C'est la première fois que le Procureur ouvre une enquête dans laquelle les allégations de crimes sexuels excèdent largement le nombre d'assassinats présumés", a précisé la CPI dans un communiqué.


"L'enquête ne vise aucun suspect en particulier à ce stade et sera guidée exclusivement par les preuves qui se feront jour", selon la CPI.
Plusieurs noms ont été cités dès 2004 par la justice centrafricaine, qui n'apparaissent pas dans les documents publiés mardi par la CPI, dont celui de l'ex-président Ange-Félix Patassé, du chef rebelle congolais Jean-Pierre Bemba, et de l'ex-gendarme français Paul Barril, qui avait organisé une garde rapprochée pour M. Patassé.


Le sénateur et ex-chef rebelle de RDC Jean-Pierre Bemba a nié mardi toute responsabilité dans des crimes commis à cette période en Centrafrique et affirmé qu'il avait à l'époque lui-même appelé l'ONU à une enquête, dans une déclaration à l'AFP.
"Je suis le premier à avoir demandé une enquête sur des allégations de viols et d'exactions qu'auraient pu commettre certains de mes hommes", a déclaré M. Bemba, joint par téléphone au Portugal, où il est actuellement en soins.


"Je n'ai jusqu'à aujourd'hui reçu aucune nouvelle des Nations unies, ni aucune preuve impliquant les troupes envoyées en Centrafrique en 2002", a-t-il précisé.
"Ma responsabilité est totalement dégagée dans cette affaire", a estimé M. Bemba, qui dirigeait à l'époque le MLC depuis Gbadolite (nord de l'Equateur). "Je n'étais pas en Centrafrique et si demain une enquête conclut à la responsabilité d'éléments du MLC, ils devront être poursuivis et condamnés comme le prévoit la loi", a-t-il ajouté.


Pour mater la rébellion, M. Patassé avait notamment fait appel au MLC de M. Bemba, dont un millier d'hommes ont participé aux combats contre les troupes du général Bozizé.
Une fois la tentative de coup d'Etat matée, les "Congolais" ont fait régner la terreur, tuant, pillant et surtout violant.


Aucun bilan officiel n'a été révélé. L'Organisation pour la compassion et le développement des familles en détresse (Ocodefad) centrafricaine a récemment affirmé avoir recensé un total de 1.045 victimes, dont 480 femmes et fillettes violées
La CPI dit avoir identifier "au moins 600 victimes". "Les allégations de crimes sexuels sont précises et étayées", a expliqué le procureur Luis Moreno-Ocampo, cité par le communiqué. "Les renseignements dont nous disposons laissent à penser que des viols ont été commis en des proportions telles qu'il est impossible de les ignorer au regard du droit international".


"Nous allons mener notre propre enquête de façon indépendante, rassembler des preuves et poursuivre les principaux responsables", a précisé le procureur.
"Aux fins de dissuader de futures violences et de promouvoir une paix durable dans la région, notre devoir est de montrer que nul ne peut commettre des crimes à grande échelle en toute impunité", a encore déclaré M. Moreno-Ocampo.
La CPI est fondée à intervenir car le gouvernement centrafricain avait déferré la situation au Procureur, et la Cour de cassation a en 2004 confirmé que le système judiciaire national était dans l'incapacité de mener les procédures complexes nécessaires à l'enquête et aux poursuites concernant les crimes présumés.


Selon le Statut de Rome, qui a créé la CPI, la Cour n'intervient que dans les situations dans lesquelles les autorités judiciaires nationales ne peuvent ou ne veulent engager des procédures véritables.


Il s'agit de la quatrième enquête de la CPI, après celles lancées en République démocratique du Congo, en Ouganda et au Darfour.
CongoOne , Mise en ligne le 22-05-07

Interpellation d'Elio di Rupo pour une autre politique belge au Congo



Bruxelles, le 18 mai 2007
A l’attention de Monsieur Elio di Rupo
Président du Parti Socialiste

Objet : Doléances du CIDC et de la Communauté Congolaise
Monsieur le Président,
Dans la perspective des élections fédérales du 10 juin prochain, nous sollicitons, du Parti Socialiste, une analyse et une action différentes quant à la politique belge au Congo.
Nonobstant les résultats négatifs des engagements du Gouvernement Fédéral et du Parti Socialiste au Congo, résultats dont nous ne vous accablons guère mais que vos analystes ont dû vous rapporter, votre silence assourdissant a choqué plus d’un. Il a été interprété comme l’expression de la complicité du PS à l’unanimité de la classe politique francophone belge et des groupes maffieux pour un Congo sans dignité, un Congo sans droits humains, ni justice, ni sécurité, ni écologie, ni espérance.
Monsieur le Président, les incohérences, l’opportunisme, le parti pris, le paternalisme et l’affairisme de certaines personnalités du Pouvoir fédéral ont construit une « transition politique » coûteuse qui a échoué face à tous les objectifs lui assignés : réunification et pacification du pays, formation d’une armée nationale et républicaine unifiée, restauration de l’intégrité territoriale du pays, rétablissement de l’autorité de l’Etat sur le territoire national, réconciliation nationale, …élections démocratiques, libres et transparentes ! Des personnalités politiques francophones belges, dont des Socialistes, portent une grande responsabilité dans le gaspillage des ressources belges et européennes et dans les pertes des vies humaines congolaises pendant et après cette transition, avant et après ces élections. Ces personnalités n’ont aucun respect pour l’homme congolais : ainsi préfèrent-elles miser sur les médiocres et les corrompus afin de vendre le Congo par morceaux aux multinationales minières et à des cartels mafieux au mépris de tout un peuple. Le PS en est-il honoré ? Ce grand Parti est-il devenu la branche politique des individus et des cartels maffieux qui cherchent et ne recherchent que le profit au prix de la DIGNITE et du SANG D’UN PEUPLE ?

Monsieur le Président, le Congo-Kinshasa n’est pas à vendre ! Et il se lèvera toujours des Congolais pour le défendre même au prix de leur sang. Nous osons vous demander qu’après le 10 juin le PS se tienne aux côtés du peuple congolais pour bâtir une Nation digne contrairement à la réalité présente obtenue par ces personnalités belges francophones et socialistes et leurs alliés de la Communauté internationale.
Nous attendons ainsi, du PS, une désolidarisation claire des groupes maffieux et de cet unanimisme impérialiste et raciste francophone contre la dignité du Congo et du peuple congolais en posant des actions politiques visibles mais aussi souterraines en Belgique et au sein des Institutions européennes pour que le Congo :
Recouvre son intégrité territoriale héritée de l’Etat Indépendant du Congo, du Congo belge ainsi que des régimes précédant les agressions de 1996 et 1998. Aujourd’hui le Congo est occupé militairement dans le Bandundu, dans la Province orientale et dans le Grand Kivu;
Rebâtisse une armée nationale unifiée intégrant nos officiers hautement qualifiés exclus avec l’aval des politiciens francophones belges, officiers capables de former, motiver et encadrer les troupes dans la durée. En fait, le spectacle désolant donné par la formation des brigades entières des sémi-lettrés et des inaptes par des militaires belges n’honore ni la Belgique ni le Congo; il est seulement à la hauteur de l’affairisme et du racisme des personnalités et ministres belges concernés, dont les Socialistes ;
Bâtisse un Etat de droit dans lequel les droits humains sont reconnus et respectés par tous, un Etat sans « police politique » qui arrête, torture et assassine sans procès, encouragée par les déclarations et /ou le silence du Parti Socialiste, des media, des personnalités et des ministres belges. Exemple : après les massacre 135 personnes dans le Bas-Congo, les tueries à Kinshasa de 615 personnes du 21 au 23 avril ; les viols de femmes, violences et assassinats quotidiens dans le grand Kivu, etc. ;
Bâtisse un Etat de justice qui bannit l’impunité et dans lequel la justice sera rendue selon le prescrit de la Loi et non suivant l’arbitraire des tortionnaires et des intérêts de leurs parrains étrangers. Vous savez bien, Monsieur le Président, que les prisonniers d’opinion ne sont libérés au Congo que suite aux interventions des ministres et personnalités belges. Qu’arrive-t-il quand les victimes n’ont pas leur soutien ? ;
Bâtisse un Etat de bonne gouvernance à la place de l’actuelle république bananière qui ignore les intérêts du peuple congolais et décrète des lois scélérates au profit des individus et des groupes maffieux ; qui excelle dans la corruption et dans l’élaboration des budgets malicieux intégrant des fonctionnaires fictifs, des enseignants fictifs, des policiers et militaires fictifs…voire des ministres fictifs au vu et au su des créanciers occidentaux et de la soi-disant expertise des ministres belges, dont les Socialistes ;
Bâtisse un Etat soucieux de l’écologie en protégeant l’environnement, la biosphère et les écosystèmes à travers l’arrêt de la déforestation sauvage et criminelle menée dans le seul intérêt des individus et de multinationales de l’actuel ordre mondial immoral du libéralisme sauvage.
Dans l’attente d’une autre politique belge en vue de la restauration de la DIGNITE congolaise, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de notre considération distinguée.

Athanase Mapessa, Secrétaire Félix Mutombo-Mukendi, Président
Cc : Candidats Socialistes d’origine congolaise
CongoOne , Mise en ligne le 22-05-07

Appel au soutien électoral en faveur de la Flandre



Les élections régionales avancent à grande vitesse en Belgique. La fièvre ne cesse de monter dans le chef des partis politiques wallons qui se sentent fortement menacés par la position avantageuse qu'occupent les Flamands. Des sondages douteux proclament le MR (Mouvement Réformateur) en tête des intentions de vote, ce qui est largement loin de la réalité. Mais tout le monde a droit au rêve. Les libéraux entendent manipuler l'opinion belge en fomentant des stratégies médiatiques de faible intensité. Ouf !

La France a voté à droite, faisant ainsi de Nicolas Sarkozy le sixième chef de l'Etat de l'Hexagone. Il s'en sort avec une avance confortable pour diriger son pays sans aucune contrainte de la gauche pour une période de cinq ans, pour autant que les élections parlementaires se déroulent nettement à son avantage. Dans l'entre-temps, la France du bas s'interroge sur l'incidence désastreuse que pourrait avoir son plan d'action gouvernemental. Louis Michel, l'ancien Ministre belge des Affaires Étrangères, candidat au Sénat, a fait montre d'enthousiasme sur la chaîne RTL-TVI en ce qui concerne l'issue des régionales dont il espère décrocher la palme d'or. Il doit certainement cet optimisme à la victoire de l'actuel président français, oubliant que la France n'est point la Belgique ; la problématique n'est pas du tout la même.

La politique wallonne au Congo a laissé un goût amer au sein de la communauté congolaise de Belgique qui constitue un électorat puissant. Celle-ci tient pour responsables les partis francophones, en l'occurrence le MR, le PS et le CDH du hold-up électoral qui a élevé Joseph Kabila à la la magistrature suprême, avec tout ce que cela a pu engendrer comme chaos économique et social. A force d'avoir manipulé les consciences, les francophones ont fini par perdre toute crédibilité ainsi que toute estime aux yeux des Congolais de par le monde. Aussi, ces derniers sont décidés plus que jamais à barrer la route aux imposteurs wallons qui sont à la base de la ruine de l'État congolais, en attribuant leurs voix aux candidats flamands, plus proches du peuple congolais, plus pragmatiques, plus soucieux de recréer les conditions propices à la relance de la coopération structurelle entre la Belgique et le Congo, contrairement à leurs confrères du sud qui se sont souillés dans des opérations minières plutôt illégales, en témoigne les milieux proches de la Banque Mondiale et du FMI.

C'est à cause de cette attitude que les caciques wallons devront payer le prix fort. Des rencontres fructueuses se tiennent régulièrement entre les Congolais et les représentants politiques de Flandre en vue de trouver les moyens à mettre en oeuvre pour faire subir à la Wallonie une défaite cinglante. La République Démocratique du Congo a besoin d'établir des relations de partenariat avec l'Occident et d'autres pôles géographiques de la terre (d'égal à égal), et pour ce faire, elle se refuse d'être un département d'Outremer de la Belgique ou de tout autre pays. Une vision humaine à laquelle adhèrent parfaitement seuls les Flamands. En France, sous l'impulsion de Sarko, la cellule Afrique de l'Elysée est tombée. Elle fut pendant plus de trente ans l'usine qui produisait les pouvoirs despotiques sur le continent noir. En Belgique, c'est la cellule affairiste-colonialiste Louis Michel qu'il va falloir à tout prix démanteler au travers des prochaines élections régionales, car elle est à la base des projets d'expropriation et de spoliation du sol congolais, de la mise sous tutelle, des regains de violences armées, voire de la déchéance humaine.

Quid de l'histoire ? Peuple congolais, aimeriez-vous demeurer indéfiniment les larbins des opérateurs politiques francophones de Belgique, acceptant ainsi de perdre la terre de vos ancêtres et tout ce dont elle dispose comme potentialités ou souhaiteriez-vous devenir indépendants et tirer une satisfaction immense de vos richesses naturelles ? A mon avis la deuxième prétention est de loin la meilleure et reflète le sentiment profond de tout congolais. Alors, sortons de la résignation et n'hésitons pas à voter en faveur de la Flandre pour reconquérir à coup sûr notre pays tant aimé et convoité.


Freddy Tshamala
Analyste politique