vendredi 6 avril 2007

Joseph Kabila, plus criminelle que Mobutu


C’est un Kabila Kabange triomphant qui s’est adressé à la presse ce 26 mars pour savourer la neutralisation de son pire ennemi Bemba Gombo, ce lundi même où l’ex-vice président a confié au quotidien français le Monde qu’il envisageait la possibilité de s’exiler s’il n’a pas de garanties de sécurité.

Le pouvoir étant au bout du fusil aujourd’hui comme hier, Kabila s’est opposé à toute négociation avec Bemba, son dossier relevant désormais, à l’en croire, du pouvoir judiciaire en vertu du principe de séparation de pouvoir.

L’ex-porteur des œufs qui dit n’être plus le même homme, car disposant d’un pouvoir issu des urnes, a étonné plus d’un ex-Zaïrois en posant une question pleine d’orgueil en rapport avec « l’affaire » Kahemba : « qui a défendu ce pays plus que moi quand ceux qui m’accusent d’avoir vendu le pays étaient à la solde des puissances qui militaient pour le démembrement de ce pays ? » C’est tout juste si le champion de l’AMP n’a pas dit « qui doit à qui ? » comme le clamait haut et fort un certain maréchal Mobutu Sese Seko, chouchou des esclavagistes des temps modernes à l’instar du successeur désigné de Laurent-désiré Taratibu Kabila ka Makolo.

Pour ceux qui savent lire entre les lignes, la conférence de presse de presse tenue ce lundi à Kinshasa par Kabila Kabange aura été un non événement car elle n’a pas répondu aux préoccupations de Congolais sur la situation de Kahemba, sur le bâillonnement programmé de la presse dite de l’opposition ou sur la sécurité des députés de l’opposition.

Que des bla-bla sur Kahemba au motif qu’une commission mixte de vérification s’est rendue sur place et qu’il faudrait attendre son rapport. Décidément, Kabila qui dénonce l’intoxication comme un cancer qui gangrène la société congolaise feint de savoir que son ministre de l’Intérieur, le général Kalume Numbi a déjà prononcé le verdict, à savoir que les soldats de Luanda n’ont pas traversé la frontière. Assertion du reste confirmée par le directeur général de l’Institut géographique du Congo, institution dont des experts feraient pourtant partie de la fameuse commission mixte pour faire rire les vaches.

La meilleure, ce qu’en rapport avec l’insécurité dont les députés du MLC sont victimes, Kabila reconnaît qu’il y a des dérapages qui ne sont pas l’apanage du Congo. Car, a-t-il déclaré, en Afghanistan et en Irak, des militaires et des agents des services de sécurité se rendent aussi coupables des dérapages.

Voilà l’image que l’ex-porteur des œufs donne de son pays certainement par déficit d’information. A travers une absurde confusion de genre, Kabila compare ainsi son armée des pillards « portant l’uniforme de l’armée belge » aux sinistres Talibans et autres insurgés irakiens. En clair, tout comme, l’Afghanistan et l’Irak, le Congo de Kabila est un pays à haut risque !

La nouvelle dictature congolaise ne pouvant s’accommoder d’une presse pluraliste, Kabila a révélé sa vraie nature en soutenant ne rien savoir de la coupure du signal des médias audiovisuels de l’opposition, entendez ceux de Bemba Gombo. Il a suggéré que la question soit posée à son ministre de l’Information, Toussaint Tshilombo Send.

Or, le conseil des ministres présidé par le même Kabila le samedi 24 mars courant avait dénoncé le rôle néfaste joué par une certaine presse pendant les affrontements de la semaine dernière à Kinshasa et chargé le ministre de l’Information à assainir l’espace médiatique congolaise. Une atteinte à la liberté de presse et d’expression dénoncée par l’ONG Journalistes en danger.
Grosso modo, les Congolais réalisent qu’après Mobutu, leur pays a actuellement à sa tête un homme fort, un autre « homme qu’il fallait » pour les Occidentaux et d’autres marchands d’illusions intéressés uniquement par le pillage des par ressources naturelles de la RDC qui semblent la source principale de nos malheurs, mieux de notre malédiction, une expression chère au professeur Lombeya Bossongo.

Pour autant, nous n’avons pas le droit d’entonner le requiem du combat pour l’avènement d’un Congo réellement démocratique.
Par Francine Tshiala Biselele

CongoOne , Mise en ligne le 26-03-07

Les dérives du Dictateur Joseph Kabila (Poulain de la Belgique)



Le directoire national de l’Union pour la reconstruction du Congo (UREC), parti dirigé par le docteur Oscar Kashala Lukumuena, a décidé d’élever la voix pour dire tout le mal qu’il pense de la gestion hasardeuse de la RDC par la coalition AMP-PALU.


A travers un communiqué de presse du 28 mars dernier, l’UREC dénonce la légèreté avec laquelle le gouvernement traite les affaires publiques en général et singulièrement l’économie du pays. Le ton est donc donné et le parti de Kashala Lukumuena appelle ceux qui sont en charge des affaires du pays de prouver qu’ils méritent la confiance de la nation et des institutions internationales au chevet de la RDC.


En effet, après s’être imposé un temps d’observation afin de permettre aux institutions issues des élections de se mettre au travail et de relever les défis auxquels le Congo est confronté, l’UREC a jugé juste et bon de rompre le silence au regard de la gravité des faits et de la dérive politique qui s’installe dangereusement. Le recours aux arguments de la force meurtrière, note l’UREC, est inadmissible dans un pays qui a la prétention d’être démocratique, car la démocratie prêche le dialogue, la tolérance et le respect de l’autre.


Mettant en exergue les priorités à effectuer de manière non exhaustive notamment le défi de bâtir une armée nationale et républicaine, la pacification et la sécurisation de l’ensemble du territoire national (Ituri, Nord-Katanga, Kivu, Kahemba…), le directoire national de l’UREC exige de Congolais une vigilance tous azimuts au moment où les autorités politiques et militaires brillent par une incohérence d’esprit et d’action, voire une complaisance qui frise la haute trahison.


Sans aller par le dos de la cuillère, l’UREC soutient que le zèle qu’a le régime Kabila d’user de la force de manière précoce et disproportionnée pour résoudre des situations de conflit non prioritaires est un arbre qui cache la forêt : la volonté de brimer toute velléité d’expression démocratique. Objectif non avoué : perpétuer l’intimidation, le clientélisme, la jouissance des privilèges et le pillage des ressources nationales.


Déplorant particulièrement les affrontements armés du 22 au 23 mars dernier entre des éléments des FARDC et la garde du sénateur Jean-Pierre Bemba qui ont plongé dans la désolation les Congolais déjà soumis à la misère et à la précarité, et prenant en compte le fait que les investisseurs sont comme des gibiers peureux, l’UREC souligne que ces affrontements que rien ne justifie exposent inutilement la vie des Congolais et annihilent le climat de confiance dont le Congo a besoin pour se remettre au travail et surtout attirer et rassurer les partenaires extérieurs désireux d’appuyer les efforts de la reconstruction.


Aussi, Kinshasa n’ayant pas le monopole de la violence due à l’abus de la puissance publique, l’Union pour la reconstruction du Congo rappelle la boucherie du Bas-Congo dont ont été victimes les adeptes de Bundu dia Kongo et nombre d’autres Congolais, souvent anonymes, fauchés, abusés et violentés à travers le territoire national. A toutes ces victimes de la force brutale, l’UREC compatit à leurs peines et souffrances, et présente ses condoléances aux familles éprouvées.


Tablant sur le programme gouvernemental, l’UREC estime qu’il manque d’âme, de vitalité et d’impulsion susceptible de mobiliser l’ensemble du pays en vue de le réarmer moralement. Cela étant, le directoire dirigé par le docteur Oscar Kashala est d’avis que les fameux chantiers de Joseph Kabila et le programme du gouvernement d’Antoine Gizenga demeurent des simples slogans.


C’est pourquoi, à la lumière de l’indolence qui caractérise le gouvernement Gizenga, l’UREC se fait le devoir de lui rappeler les priorités urgentes pour sortir les Congolais de la misère qui n’a pas changé en dépit de l’organisation des élections présidentielles et législatives de 2006 : l’inflation qui se porte comme un charme, le non paiement des salaires des travailleurs de la MIBA alors que la gestion de cette entreprise est caractérisée par des prélèvements incessants sur les recettes et la production. Il faut y ajouter les très attendues conclusions de l’enquête sur le massacre du Bas-Congo du 31 janvier au 01 février 2007, la vacance du poste du ministre « fantôme » du Commerce extérieur ainsi que la gestion chaotique du problème d’intégration des éléments de garde des anciens vice-présidents.


Pour ceux qui savent lire entre les lignes, il ne s’agit ni plus ni moins que d’un direct à l’estomac destiné à couper le souffle, belle méthaphore empruntée volontiers à la boxe pour souligner, ici, que l’UREC tout en appelant les camps Kabila et Bemba à ouvrir la porte à la négociation et à ne pas céder à la tentation de l’usage insensé de la force, leur rappelle que la politique est exigence et responsabilité. En tant que telle, elle exige un sens élevé d’une éthique qui oblige au respect de la parole donnée et des accords.


Rappelant qu’elle demeure une force de l’opposition politique, l’Union pour la reconstruction du Congo rassure les Congolais de son engagement à servir le pays dans le respect des règles démocratiques. Dans cet ordre d’idées, le parti d’Oscar Kashala Lukumuena annonce pour bientôt sa sortie politique de l’après élections et promet d’être désormais sur la scène politique et aux cotés du peuples congolais dans ses préoccupations quotidiennes.


CongoOne , Mise en ligne le 01-04-07

dimanche 1 avril 2007

Jean-Pierre Bemba et sa famille politique dénonce les abus de pouvoir de Joseph Kabila


DECLARATION DE L'UNION POUR LA NATION
Par CongoOne

A la suite des tragiques événements des 22 au 23 mars 2007 qui se sont déroulés dans la ville de Kinshasa, la Coordination de l'Union pour la Nation, (en sigle UN), s'est réunie en séance extraordinaire élargie ce jeudi 29 mars 2007 pour faire une analyse globale de la situation politique générale du pays afin de mieux situer les derniers événements dans leur contexte réel et fixer le plus correctement possible l'opinion tant nationale qu:internationale. A l'issue de cette analyse, la Coordination UN déclare ce qui suit :


·L'Union pour la Nation condamne avec force les affrontements meurtriers inutiles qui ont opposé d'une part la Garde républicaine, la police et les Forces armées de la RDC et d'autre part les éléments des FARDC commis à la garde de l'honorable sénateur J.P. Bemba, ancien vice-président de la RDC, et président de l'Union pour la Nation. Ces événements, selon des sources sûres, ont causé la perte de près de 500 vies humaines, fait de nombreux blessés et provoqué des actes de vandalisme et de pillage que l’Union condamne énergiquement. Faut-il rappeler ici que le pillage et la destruction méchante des infrastructures ne sont de nature à encourager ni les partenaires, ni les investisseurs, à ce moment crucial de la reconstruction nationale.

·L'Union pour la Nation présente ses condoléances les plus attristées à toutes les familles endeuillées ainsi qu'à celles dont les membres continuent à souffrir des blessures subies lors de ces tristes événements.

·L'Article 8 de la Constitution déclare que «l'opposition politique est reconnue en République démocratique du Congo, les droits liés à son existence, à ses activités et à sa lutte pour la conquête démocratique du pouvoir sont sacrés. Ils ne peuvent subir de limites que celles imposées à tous les partis et activités politiques par la présente Constitution et la loi.» Une loi organique détermine le statut de l'opposition politique.

1. De la Violation de la Constitution
1.1. L'Union pour la Nation relève le fait qu'en dépit de l'article 100 qui stipule: «Nul ne peut, sous peine de haute trahison, organiser des formations militaires paramilitaires ou des milices privées, ni entretenir une jeunesse armée.» ; il n'existe aucun texte de loi qui organise une telle infraction, à ce jour. De surcroît, dans le cas d'espèce, la garde de l'honorable sénateur J.P. Bemba n'est nullement une milice, mais bien une garde rapprochée constituée d'éléments de l'Armée nationale commis à sa protection et dont la solde est payée par le Trésor public en vertu du Mémorandum militaire signé le 29 Juin 2003, à l'issue du Dialogue inter -congolais. l,

1.2. Nonobstant le Décret du président de la République fixant les avantages accordés aux anciens vice-présidents, un accord particulier a été signé sous l'égide de la Monuc par les représentants des candidats au deuxième tour de l'élection présidentielle déterminant les privilèges du perdant en l'occurrence une garde appropriée dont l'effectif devait faire l'objet d'une négociation.

1.3 La notion de « garde appropriée » ne pouvait s’apprécier qu'en fonction de l'ampleur du danger et du risque possible que pourrait courir la personnalité concernée, A titre d'exemple, si une garde de 12 policiers peut sembler suffire pour la sécurité d'un ancien vice-président, ce chiffre ne peut être considéré suffisant pour un challenger au deuxième tour de l'élection présidentielle qui, de surcroît, a été par trois reprises victime d'attaque à l'arme lourde.

2. Du principe de l'égalité de traitement devant la loi
2.1. L'Union pour la Nation dénonce la violation du principe de l'égalité de traitement des citoyens devant la loi. En effet, la violence utilisée à l’endroit de l'honorable sénateur Jean-Pierre Bemba ne rencontre pas le régime de traitement de faveur réservé à l'ancien Vice-président Azarias Ruberwa qui n'était pourtant pas challenger au deuxième tour de l'élection présidentielle, ce dernier continuant à bénéficier de sa garde rapprochée sans aucune inquiétude,


2.2. L'Union pour la Nation dénonce, d'autre part, le fait qu'au mépris de toute légalité, le Général Nkunda Batware, sous le coup d'un mandat d'arrêt international, bénéficie d'un régime de faveur et de négociation quant au brassage de sa milice, régime refusé au président de l'Union pour la Nation,

2.3. Toujours pour illustrer cette différence de traitement, il convient de relever ici que Me Marie-Thérèse Nlandu, qui n'a commis aucun crime, continue à croupir en prison pendant que le Général Nkunda Batware dit «rayé de l'Armée nationale» est convié à des négociations « royales » où ses conditions quant au brassage sont prises en considération avec beaucoup d'attention, Pourquoi deux poids et deux mesures si ce n'est pour museler l’Opposition ?

3. De l'Abus de pouvoir
3.1. L'Union pour la Nation apprécie la prise de position, sans équivoque, des ambassadeurs de l'Union européenne sur les événements du 22 et 23 mars 2007, particulièrement le fait que ces derniers aient enfin tiré la sonnette d'alarme sur les dérives dictatoriales mises à nue dans le chef du pouvoir en place. Nous ne pouvions, en effet, imaginer que les contribuables européens aient pu débourser plus de 500 millions d'euros pour soutenir un processus qui aboutirait à l’instauration d'une dictature dans un pays qui aspire à la paix et à la réconciliation nationale pour l'amorce de sa reconstruction.


3.2. L'Union pour la Nation affirme que l'attaque violente et disproportionnée à l'arme lourde de la résidence de l'honorable sénateur J.P. Bemba, leader de l'Opposition, en réponse à l'ouverture des négociations, constitue un abus de pouvoir, toutes les voies de dialogue n'ayant pas été épuisées.

4. De l'instrumentalisation de l'appareil judiciaire, l'Union pour la Nation dénonce le fait qu'avant même que la justice n’ait été saisie, le gouvernement, en décrétant par son porte-parole, qu'un mandat d'arrêt soit émis contre l'honorable sénateur J.P. Bemba, leader de l'Opposition, ait outrepassé ses droits et se soit engagé dans la politisation de l'appareil judiciaire, pour une infraction dont les éléments constitutifs ne sont pas réunis faute de loi organique en précisant les modalités d'application. Il ne peut exister ni crime, ni peine sans loi.

5. De l'Instauration de la pensée unique et du muselage de l'Opposition
5.1. L'Union pour la Nation réaffirme avec force sa détermination à œuvrer dans le cadre d'une opposition républicaine, Elle exige le respect des droits lui reconnus par l'article 8 de la Constitution de la RDC et demande avec insistance que la Loi organique sur le Statut de l'Opposition soit adoptée dans les meilleurs délais,


5.2. L'Union pour la Nation s'inquiète de l'accaparement de tous les pouvoirs par une famille politique, de la tendance à museler l'Opposition et les médias et à inféoder le pouvoir judiciaire dans le but, à peine voilé, d'imposer la pensée unique ; ce qui pourrait facilement constituer l'infraction imprescriptible de haute trahison prévue par l'Article 7 de la Constitution. 5.3. L'Union pour la Nation condamne avec force la chasse à l'homme qui se poursuit, sans désemparer, dans différents quartiers de la ville où de paisibles citoyens sont pourchassés et arrêtés pour la simple raison qu'ils sont supposés être favorables à l'Opposition, Elle dénonce, avec la plus grande énergie, l'intimidation et la volonté affichée de museler l'Opposition dont les droits sont clairement reconnus par la Constitution de la RDC.1

6. De la nécessite du dialogue
6.1 L'Union pour la Nation réaffirme avec force qu'à Sun City, les représentants du peuple congolais avaient, une fois pour toutes, rejeté la culture du recours à la violence comme mode de règlement des conflits et retenu à jamais la culture du dialogue franc, sincère et constructif. Il est temps que la vie humaine retrouve sa valeur dans notre pays et que l'usage du dialogue cesse d'être sélectif.


6.2. L'Union pour la Nation condamne énergiquement les menaces qui pèsent sur la personne de l'honorable sénateur J.P. Bemba Gombo. Elle demande que cesse l'intimidation dont sont l’objet les leaders de l'Opposition ainsi que l’arrêt de toute procédure judiciaire contre le sénateur J.P. Bemba, président de l’Union pour la Nation,

6.3. L'Union pour la Nation regrette vivement qu'au cours de sa dernière conférence de presse, le chef de l'Etat, garant de la Nation, ne se soit pas mis au-dessus de la mêlée pour privilégier le dialogue et conforter la recherche d'une solution pacifique prenant ainsi le risque de mettre en péril le capital confiance vis-à-vis de nos partenaires étrangers et des investisseurs pour lesquels l'instauration d'une véritable démocratie est un gage de sécurité pour leurs interventions et leurs capitaux

6.4. Enfin, pour sa part, l'Union pour la Nation demeure disposée à dialoguer pour contribuer à la décrispation du climat politique actuel et ramener ce différend à ses justes proportions.

Fait à Kinshasa, le 29 mars 2007

Pour la coordination de l’Union pour la Nation
Honorable Sénateur Eve Masudi Bazaïba
Porte-parole de l’UN

Le découpage du Congo sous le règne de Louis Michel

La RDC menacée par ses « voisins » Par Jacques Kimpozo Mayala
- Le PHARE, 29 MARS 2007

C’est la remise en question ou presque, pour la République Démocratique du Congo, de ses frontières telles que définies à la Conférence Internationale de 1885 à Berlin. A l’Est, à l’Ouest, au Nord comme au Sud, les velléités d’invasion et d’occupation de son territoire ne cessent de se multiplier.

Alors que les incursions rwandaises, ougandaises et burundaises, sous couvert de droit de poursuites contre les forces négatives restent récurrentes sur le flanc Est ; que l’occupation du territoire de Kahemba par les troupes angolaises n’a pas fini de diviser la classe politique congolaise, que la Zambie est en train d’afficher ses intentions expansionnistes au Nord-Katanga (territoire de Kapingu), l’Ouganda vient de s’inviter de nouveau en Ituri.

En effet des sources militaires font état d’accrochages entre militaires ougandais et ceux des FARDC le long de la rivière Semliki, à une soixantaine de kilomètres de Bunia, chef-lieu du district de l’Ituri. Le mobile de cette « promenade » des Ougandais en terres congolaises demeure inconnu.

Selon Radio Okapi, plus d’un millier d’éleveurs Mbororo du Soudan ont envahi, le week-end dernier, les villages de Mompoye et Ezo, dans la cité de Ango, à plus ou moins 500 Km de Kisangani, dans la Provinciale Orientale. Après avoir chassé les autochtones congolais, ils se sont accaparés de leurs habitations et champs. Apparemment, ils donnent l’impression de s’est être installés pour une longue durée.

L’administrateur du district du Bas-Uélé, dépassé par les événements, ne sait à quel saint se vouer pour faire déguerpir les envahisseurs.Toujours la langue de bois Pendant que ça bouillonne aux quatre coins des frontières nationales, les autorités congolaises continuent de brillent par la langue de bois. Et lorsqu’elle se décident à dire un mot, c’est pour verser dans la contradiction, à l’image du ministre Denis Kalume de l’Intérieur, convaincu que l’Angola n’a pas occupé des terres congolaises à Kahemba, et de son collègue des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale, Antipas Mbusa Nyamwisi, qui soutient le contraire.

Les Congolais sont fort troublés de noter que des pans entiers de leur pays sont en train de tomber entre les mains de leurs voisins pendant que leurs gouvernants prônent la patience et les négociations, dans une ambiance délétère de querelles internes dues à des approches divergentes d’une question de souveraineté et d’intérêt national plus qu’évident. La grande interrogation qui revient à l’esprit est de savoir combien de temps il va falloir à la RDC pour se doter d’une armée nationale capable d’une riposte conséquente en cas de trouble de la paix intérieur et d’aliénation d’une portion du territoire national.

Car l’attitude de compromis voire de compromission qui se dégage des prises de position officielle face aux événements de Rutshuru, de Kahemba, de Kipungu et de Ango pourrait donner des idées aux Centrafricains et Congolais de Brazzaville, qui partagent une longue frontière commune avec notre pays.

Au rythme où vont les choses, on risque de se réveiller un jour avec un pays géographiquement rogné à l’Est, à l’Ouest, au Nord et au Sud, au vu et sur de ceux qui sont censés défendre son intégrité et sa souveraineté.

2007-03-28