mercredi 11 juillet 2007

le témoignage de Che GUEVARA sur la présence de Rwandais tutsi dans le maquis de Fizi-Baraka

L'histoire du Congo-Zaïre apparaît comme un éternel recommencement; figée dans un statu quo ...

Depuis les rebellions des années soixante les Tutsis rwandais ont joué un rôle non négligeable dans la vie politique du Congo-Zaïre. Ainsi, deux témoignages de citoyens belges ayant vécu de près la rébellion de 1964 nous permettent d'affirmer avec certitude que les Tutsis rwandais étaient les fidèles alliés des rebelles simba de l'Armée Populaire de Libération (APL) commandée par le Général Nicolas OLENGA.


Ainsi, en septembre 1964 lorsque Stanleyville était aux mains des rebelles simba le chef de cabinet de Gaston SOUMIALOT - qui s'auto-proclama "Président de l'Est" - n'était autre qu'un certain KATAREBE un Tutsi rwandais exilé "(...) rempli (...) de haine vis-à-vis de la Belgique, qui, au Rwanda, pour des motifs par ailleurs démocratiques, a joué la carte de la masse hutu contre l'aristocratie tutsi." Patrick NOTHOMB,Dans Stanleyville,Éditions DUCULOT,Paris-Louvain-la-Neuve,1993,p. 142

Comment des gens qui s'affichaient comme nationaliste et lumumbiste ont ils pu placer des étrangers à de si hautes fonctions ?

le témoignage de Che GUEVARA sur la présence de Rwandais tutsi dans le maquis de Fizi-Baraka


LAURENT DESIRE KABILA militant nationaliste congolais
Emile LEJEUNE, éd. Gamma Press s.a., Tubize, 1997.

Le journaliste belge Emile LEJEUNE a entrepris d'écrire cet ouvrage en 1997 - lors de l'avancée des troupes de l'AFDL - pour rectifier selon lui certaines erreurs et calomnies. Car, dit il, la presse et particulièrement, la presse française l'avait décontenancé par ses articles sur les événements du Congo-Zaïre et sur la personnalité et l'action de Laurent Désiré KABILA.

"Il se trouve que je séjournais dans le Nord-Katanga de 1962 - lorsque la province fut reconnue officiellement - à 1964, que j'ai été témoin de l'insurrection dans cette province et que, durant ces deux ans, j'ai rencontré régulièrement Laurent Kabila avec qui j'ai fini par entretenir des relations d'amitié." Emile LEJEUNE Bruxelles, le 9 mai 1997


Au regard des lignes qui suivent rédigées IN TEMPORE NON SUSPECTO par une personne - qu'on ne peut accuser d'être un chantre de la "congolité" - qui a bien connu le Mzee, le peuple congolais a des raisons sérieuses et légitimes de s'interroger sur la personnalité de l'homme qui préside actuellement la République Démocratique du Congo .

"Dans l'ouvrage sur Guevara que nous avons longuement évoqué dans les pages précédentes (*), l'auteur évoque la surprise du Che de trouver de nombreux Rwandais, Tutsis, dans le maquis de Fizi-Baraka. Le grand espoir de cette dernière strate de réfugiés rwandais était, une fois l'insurrection triomphante, de rentrer les armes à la main dans leur patrie. Ils se montraient d'autant plus attachés à l'Armée Populaire (**) que les Rwandais hutus, sous l'autorité d'officiers belges, apportaient une aide camouflée mais efficace aux troupes de MOBUTU et aux mercenaires. A cause de cette collaboration, au mois d'août 1964, Nicolas OLENGA, général de l'Armée Populaire, avait même donné l'ordre à ses simbas d'attaquer le Rwanda, ordre d'ailleurs non exécuté étant donné la disparité entre les forces rebelles et les Forces Armées rwandaises, et qui tenait plus de la propagande que de la réalité.

La rébellion écrasée, ces Tutsis de l'Armée populaire, comme beaucoup de Congolais vaincus d'ailleurs, ne trouvèrent refuge qu'en Tanzanie ou au Burundi, encore que les troubles politiques et ethniques qui secouèrent ce dernier pays à partir de 1965 les dissuadèrent d'y rester durablement."
Emile LEJEUNE, LAURENT DESIRE KABILA militant nationaliste congolais, éd. Gamma Press s.a., Tubize, 1997,p.55


(*) il s'agit du livre de Paco Ignacio Tribo II publié en 1995 et intitulé : "Ernesto Guevara connu aussi comme le Che"
(**) nom donné aux troupes constituées par le Conseil National de Libération (mouvement insurrectionnel fondé en 1963)

Patrick Nothomb
Essayiste


Biographie
Patrick Nothomb est né le 24 mai 1936 à Schaerbeek. Il est marié et père de trois enfants.
1957 : Docteur en droit, UCL.
1960-2001 : Diplomate :
- Consul général et otage à Kisangani (4 août - 24 novembre 1964). Sauvé par les pararchutistes belges.
- Consul général à Osaka (1968-1972).
- Chargé d'affaires à Beijing (1er diplomate belge en République Populaire de Chine le 11 avril 1972). - Ambassadeur au Bangladesh et en Birmanie (1978-1980).
- Directeur d'Asie au Ministère des Affaires étrangères (1980-1985).
- Ambassadeur en Thaïlande et au Laos (1985-1988).
- Ambassadeur au Japon (1988-1997).
- Ambassadeur en Italie, à Saint Marin, Malte et en Albanie (1998-2001).
2003 : Commissaire général d'Europalia Italie.
2004 : Depuis le 1er février 2004, Patrick Nothomb est Conseiller du Gouverneur de la Province de Luxembourg.

Bibliographie
- Dans Stanleyville, journal d'une prise d'otage, Duculot, 1993.
- Intolérance zéro, 42 ans de carrière diplomatique, Ed. Racine, Bruxelles, 2004. Postface d'Amélie Nothomb.

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