vendredi 2 mars 2007

La MONUC (Mission des Nations Unies au Congo) : Instrument de sauvegarde des intérêts occidentaux

La première fois qu'un dispositif militaire des Nations Unies se rende en République Démocratique du Congo, c'était le lendemain de son indépendance, soit juste après le 30 juin 1960. A peine celle-ci proclamée, les dissensions politiques entre Joseph Kasavubu, premier Chef d'Etat du Congo Indépendant, et Patrice Emmery Lumumba, son Premier Ministre, tous deux issus des élections libres et démocratiques, ont très rapidement commué en une querelle intestine de pouvoir qui finit par dégénérer elle-même en une véritable guerre de sécession sanglante.



Les troupes de l'ONU, sous la direction de Dag Hammarskjöld, Secrétaire Général de 1953 à 1961 (mort en mission au Congo), furent expédiées d'urgence au Congo afin de faire taire les armes et de ramener les principaux dissidents autour d'une table de négociation en vue de rétablir la paix. Le pays était en réalité au bord de la balkanisation non pas uniquement à cause des divergences politiques entre Kasavubu et Lumumba, mais surtout en raison des immenses enjeux financiers et stratégiques que représentent ses régions minières : le Katanga, les deux
Kasaï, le Kivu, la Province Orientale, le Bas-Congo, le Bandundu...



C'est ainsi qu'un parterre de factions armées dont certaines furent appuyées par l'Occident verront le jour, les plus actives oeuvrant dans la partie orientale : c'est le cas des guérilleros Mayi-Mayi du Kivu, des unités révolutionnaires de Mulele Mayi et de Christophe Gbenye, des corps insurrectionnels katangais qui étaient sous les ordres de Moïse Tshombe. Ce dernier jouissait de toutes les faveurs de la Belgique, tant en armes qu'enfinancements, dans l'objectif de proclamer le Katanga <<>>. Que Moïse Tshombe ait trahi sa patrie en prêtant allégeance à la monarchie belge ne nous étonne guère. Il fut un des premiers bons élèves de l'école maçonnique de Belgique occupant d'importantes fonctions ministérielles (juillet 1964-octobre 1965). Ce faisant, Il incarnait les yeux et les oreilles de la Belgique.



De 1960 à 1965, la RDC s'enlisa dans une guerre civile quasi inextricable. Les troupes onusiennes dépêchées sur place n'ont pas été à la hauteur pour résoudre la crise de pouvoir qui fractura l'unité du pays. Autrement, elles n'auraient pas laissé Patrice Lumumba, l'authentique révolutionnaire auquel le peuple congolais s'identifiait, être livré en prisonnier de guerre par les hommes du Commandant Général Joseph-Désiré Mobutu à son pire ennemi Moïse Tshombe, sous leurs yeux et sans qu'elles ne daignent intervenir. On appelle ça de la conjuration ! La suite vous la connaissez...Grâce à la complicité de dernier, Lumumba sera froidement exécuté par ses bourreaux Belges dans un buisson perdu de l'est du Congo, sans qu'aucun de ses restes ne soit conservé afin d'éviter qu'on en fasse un martyr de l'indépendance et un héros de la liberté (son corps fut intégralement dissout dans un fût d'acide).



Avec un passé aussi lourd, les Nations Unies n'ont pas su crédibiliser la présence de la Monuc en RDC. Celle-ci n'attire que frustrations, scepticisme aidant. Les fantômes du passé sont un lourd tribut dont elle a du mal à s'acquitter. D'ailleurs, quand on fait une analyse minutieuse de son intervention depuis 1999, les résultats probants sont fort maigres. En revanche, on peut déplorer leur manque d'impartialité dans le déroulement des élections présidentielles de 2006, car la Monuc n'a pas explicitement reconnu, ni dénoncé, ni corrigé ou fait corrigé les innombrables fraudes et bavures que contestaient à juste cause le défunt cardinal Frédéric Etsou, les opposants politiques les plus radicaux, la société civile, voire les organisations qui ont fait leurs preuves en la matière telle que la Fondation Carter, et manifestement la population congolaise dans sa
majorité.



Les accords de Lusaka de 1999 (surfez sur http://www.afrique-express.com/archive/CENTRALE/rdcongo/rdcongopol/223accordslusaka.htm), forum de réconciliation qui regroupa les différents belligérants s'affrontant pour le contrôle du pays, ont été occultées par les fameuses rencontres de Sun City (organisée à l'initiative de Louis Michel, elles ont permis aux politiques belges d'entrevoir de nouvelles stratégies pour rétablir leur influence sur la scène politique congolaise). Le protocole de Lusaka était pourtant le schéma politique qu'aurait dû appuyer sans relâchement la Monuc jusqu'à son aboutissement, nonobstant ses limites. Pourquoi ? Primo, aucun parti politique ni faction rebelle n'a été exclu des négociations (contrairement à Sun City où Etienne Tshisekedi, leader de l'opposition congolaise, a été sciemment et subtilement débusqué des pourparlers à cause de son patriotisme et de son franc-parler). Deuxio, les textes fondamentaux dûment signés reconnaissent clairement une violation du territoire congolais par les troupes rwandaises, burundaises et ougandaises, y compris la présence de plusieurs armées étrangères (Zimbabwe, Namibie, Angola, Tchad...) et d'une quinzaine de groupes rebelles qui, ayant fait du Congo un terrain d'affrontements sauvages, ont réussi à mettre en péril son intégrité territoriale.



En réponse à toutes ces préoccupations, les différentes parties en présence s'accordèrent sur l'exigence absolue d'un retrait inconditionné de toutes forces militaires ayant posé leurs valises en RDC, aussi bien aux côtés du pouvoir que ceux des rebelles, avant l'organisation des élections. Un plan de réinsertion de tous les groupes armés d'opposition devrait être coordonné par une commission militaire mixte composée des observateurs des Nations Unies, des délégués des forces armées congolaises et ceux de l'opposition armée, comme préalable irréversible aux élections.



Malheureusement, à notre grand regret, ce schéma directeur n'entrait pas dans la logique de la Monuc qui, à tort, s'est contentée d'orchestrer un simulacre d'élections sans plus ; le prestige diplomatique l'emportant sur le rationnel.



Pourquoi la Monuc n'a-t-elle pas fait en sorte que notre pays soit dans un premier temps débarrassé des rebelles qui sévissent à l'est ? Pourquoi a-t-elle précipité des élections bidon alors qu'elle était informée du trafic d'intimidations ainsi que des abus physiques, psychologiques et moraux que les unités rebelles rwandaises (Interhamwes, N'Kunda, APR, etc.) avaient infligé aux populations locales en période pré-électorale en guise de soutien à Joseph-Hippolyte Kanambe (autrement dit Joseph Kabila) en échange de quelques billets verts ?
Pourquoi n'a-t-elle pas condamné fermement et nommément, au travers d'un communiqué clair et concis, les attentats du 20 au 22 août 2006 (plus de 380 morts) et ceux d'octobre de la même année perpétrés par les milices loyalistes de Joseph Kanambe (composées de Rwandais, Angolais, Tanzaniens, Erythréens...) contre la personne de Jean-Pierre Bemba, principal challenger de ce dernier durant tout le scrutin ? Comment la Monuc n'arrive-t-elle toujours pas à maîtriser le trafic d’armes qui servent à mettre à feu et à sang le pays ? Pourquoi continuer à garder secret les rapports éloquents sur le pillage des ressources naturelles de la RDC dans lequel sont impliqués d'ignobles affairistes comme George Arthur Forrest, les opérateurs politiques wallons (en tête de liste, Louis Michel, Armand de Decker, Karl de Gucht, Colette Braeckman, Elio Di Rupo, Jean-Claude Van cauwenbergh), certaines organisations humanitaires et les multinationales ? Pourquoi la Monuc n'a-t-elle jamais encouragé la mise sur pied d'une commission rogatoire qui serait chargée d'élucider et de dénoncer le génocide congolais afin d'honorer la mémoire de 10 millions de nos frères dépécés comme des rats de champs à la machette ? Des rapports confidentiels rédigés par plusieurs organismes de défense des droits de l'homme accusent Paul Kagame, le Chef d'Etat du Rwanda et Joseph Kanambe d'avoir commandité un nombre impressionant de massacres. Ces allégations nous interpellent dans la mesure où le premier est désigné par la France comme étant le commanditaire de l'assassinat du président rwandais Habyar Himana en 1994, alors qu'à la même époque, le second était son garde du corps le plus proche.



Joseph fait aussi l'objet d'un mandat d'arrêt international établi par le Juge Français Bruguère pour les exécutions et mutilations de la localité de Tingi Tingi (située à l'est de la RDC) où plus de 350.000 personnes ont péri.


Et dire que les politiques belges (André Flahaut, Ministre de la Défense, sous les ordres sacrés de Louis Michel, Commissaire Européen chargé de l'humanitaire) qui sont membres de la Franc-Maçonnerie avaient perdu leurs esprits en voulant décerner à un sanguinaire reconnu comme Joseph Kanambe (dit Kabila) le titre HONORIS CAUSA. Pourquoi manifestent-ils tant engouement pour un homme au passé ténébreux.



Tous ces questionnements sans l'ombre d'une explication logique corroborent la thèse de beaucoup de Congolais, thèse selon laquelle la Monuc n'est qu'un instrument de sauvegarde des intérêts des pays occidentaux. Elle n'est point au service des fils et filles de notre pays. Elle fait le lit d'un environnement néo-colonialiste que sont entrain de promouvoir au Congo, la Belgique, la France, les Etats-Unis, l'Allemagne, l'Angleterre, et bien d'autres encore.



Ouvrons une petite parenthèse sur le comportement sexuel irresponsable du personnel militaire et civil de la Monuc. Plusieurs femmes ont été abusées par les agents onusiens en échange de maigres sommes d'argent et de quelques insignifiants dons en nature (boîtes de conserve, sac de maïs, lait, etc.). Pire, de jeunes filles témoignent qu'elles ont été victimes d’exploitation sexuelle en tout genre sans aucune protection contre le virus du sida et les MST. Comme vous le savez, ce type de comportement est récurrent chez les personnels émigrants (légionnaires, routiers, marins, humanitaires...). Mais en qualité de faiseurs de paix, les employés de la Monuc, ou de tout autre dispositif onusien en mission à travers le monde, devraient être en mesure de faire preuve d'une remarquable retenue.



La Monuc qui s'est enorgueillie d'avoir conduit le peuple congolais sur le chemin de la liberté et de la démocratie, en validant la fausse victoire de Joseph Kanambe, a toutes les bonnes raisons de regagner les pénates. Elle qui pense à rééditer son mandat pour des raisons sans soutenance (si ce n'est servir de base arrière aux milices du pantin président dans la perspective d'éterniser son pathétique mandat), devrait s'effondrer en larmes eu regard au piteux bilan qui est le sien.



La machine ténébreuses de Monsieur William Swing (Diplomate américain en charge de la Monuc) sollicite – pour ne reprendre que ses propres termes - un ajustement de son mandat. En
général, tout ce qui rime avec <<>> en Afrique invoque de douloureux souvenirs. Avez-vous oublié le cynique Programme d'Ajustement Structurel qui plongea les pays du sud dans le service de la dette. Les pays du nord se complaisaient à des crédits aux gouvernement tiers-mondistes, tout en étant conscients qu'ils étaient mal investis, dilapidés par les despotes au pouvoir à des fins personnels. Aucun mécanisme de contrôle de gestion d'envergure n'a été mis en route pour empêcher le mauvais usage des fonds octroyés. Aujourd'hui, c'est nous Pauvres Citoyens qui faisons les frais de ces prévarications dont nous ne sommes nullement responsables. Le remboursement de la dette publique a des conséquences dramatiques pour les pays africains (la RDC doit 14 milliards $) : plus d'écoles, plus d'hôpitaux, plus de programmes de lutte contre le sida, plus d'infrastructures de base, plus de services sociaux, plus
d'emplois, etc. Nos richesses servent exclusivement à éponger les crédits no limits aux intérêts fantaisistes qu'ont contracté des scélérats formés par Jacques Chirac, Giscard d'Estaing, Bush Père et Fils, Margaret Thatcher... Serions-nous travailler un jour pour notre propre compte ? Comment sectionner ce joug d'esclavage ?



La Monuc aurait-elle l'intention de se sédentariser en RDC à coup de plusieurs milliards de dollars que nos progénitures seront obligées de rembourser avec 10.000 % d'intérêt ? Qui plus est en nous laissant de médiocres résultats. Derrière ce festival humanitaire se cache un business juteux et la volonté infaillible d'assujettir le peuple congolais ; le Kosovo n'est-il pas un exemple suffisant ? L'ONU y règne encore en maître et roi à l'abri des détenteurs du sol.



Congolais et Congolaise, Opposons-nous catégoriquement au projet impérialiste de <<>> de notre nation qu'aurait concocté Kofi Annan avant la fin de son mandat de Secrétaire Général de l'ONU ! Ne plions pas face à la rapacité et la traîtrise affichés par quelques politiciens malveillants de notre continent : Thabo Mbeki est l'auteur d'un plan d'expropriation des sites stratégiques du Bas-Congo – Région Kakongo (Barrage d'Inga, pêcherie, port, etc.) et Jose Eduardo Dos Santos lorgne les gisements pétrolifères de Muanda et les zones diamantifères de la forêt de Mayombe. Chefs d'Etat, politiques, affairistes, multinationales, tous se servent du mandat de la Monuc pour légitimer leurs interventions.



A nous de reprendre en main le flambeau de la liberté.





Freddy Tshiamala

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