Le gouvernement belge qui s’est illustré sous toutes ses coutures ces cinq derniers mois, notamment en effectuant des pérégrinations inutiles et injustifiées en République Démocratique du Congo, semble de moins en moins crédible aux yeux des organismes internationaux de financement tels que la Banque Mondiale ou les agences de l’Union Européenne (UE). En effet, des assises ont eu lieu très récemment sur fond de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption administrative dont doivent faire preuve les Etats bénéficiaires des crédits octroyés par les programmes d’aide au développement. Hors, il n’est un secret pour personne que Joseph Kanambe, son entourage et toute sa famille politique, en l’occurrence la fameuse majorité présidentielle, n’ont jamais été un exemple en la matière.
Depuis qu’il s’était auto-proclamé président de la République, à la mort de feu Laurent-Désiré KABILA, et tout au long des deux années cauchemardesques de transition (2004-2006), Joseph Kanambe (Jo Ka) a obtenu de la part des institutions financières internationales et des gouvernements occidentaux des sommes démentielles, soit une enveloppe financière estimée à un peu plus de 800 millions d’Euro. Notre enquête révèle que la Banque Mondiale avait débloqué en ce laps de temps 500 millions d’Euro et de son côté l’UE contribua à hauteur de 200 millions. 100 autres millions ont été déboursés par des tiers. L’usage de cet argent dévolu au bien-être global du peuple congolais n’a toujours pas été justifié. Je précise que ces montants colossaux sont un package de dettes qui viennent s’ajouter aux 14 milliards de dollars sous lesquels l’Etat congolais croule et que devra rembourser non pas la sphère Kanambiste ni la mafia politico internationale qui la soutient, mais le pauvre Congolais. Une fois de plus, nous nous sommes fait avoir ! Quand des billets passent des caisses aux poches de certains individus crapuleux, nous sommes tenus à l’écart. Et quand il faut apurer les comptes, on nous sort des grilles budgétaires en brandissant des menaces d’embargo économique.
Dans son homélie prononcée en faveur du clan de Jo Ka, l’insaisissable trublion Louis Michel et toute sa bande à sous (Armand de Decker, Colette Braeckman, Karl de Gucht…) attestent que leur poulain aura assez de cran pour faire face à cinq chantiers et qu’ils sont prêts à mettre tous les moyens en œuvre pour l’accompagner dans le processus de reconstruction du Congo. Ils oublient la règle d’or ; c’est que pour y arriver, il va falloir d’abord dresser un bilan des deux années pendant lesquelles Jo Ka a squatté à la tête du pays. Ce n’est qu’en ces termes que des hommes politiques de renom peuvent baliser la horde de travail qu’il va falloir abattre ou parfaire. C’est un préalable dont se passerait bien Sir Louis Michel qui n’a d’yeux que pour son ventre et n’aimerait en aucun cas voir son rêve de colon prédateur s’effondrer. C’est la raison pour laquelle après avoir eu un pied de nez de la part de l’UE qui se montre méfiant vis-à-vis du gouvernement congolais, trop englué dans la soupe de corruption, il s’est tourné honteusement du côté de la Banque Mondiale pour rafler quelques billets. Apparemment, « Monsieur Rentre dedans » n’a pas su les séduire pleinement cette fois-ci. La seule carte qui lui restait à jouer était de s’adresser aux caciques de la communauté française de Belgique qui lui ont promis de libérer près de 500 millions d’Euro.
Armand De Decker, Ministre de la coopération, proche allié de Louis Michel (tous deux membres du Mouvement Réformateur, MR), a été mandaté par ce dernier pour chapeauter cette campagne financière. Son voyage à Kinshasa fut le lancement. Les Congolais sont étonnés de l’empressement avec lequel le parlement belge s’est engagé à rassembler sans rechigner la modique somme de 500 millions d’Euro au profit de l’Etat congolais qui est actuellement dans le collimateur de la Banque Mondiale qui lui reproche sa mauvaise utilisation des fonds publics. Par ailleurs, Monsieur Paul Wolfowitz, Président de la Banque Mondiale, a été saisi par un groupe d’experts financiers européens en vue de passer au peigne fin les contrats douteux que Joseph Kanambe a signé avec de pseudo investisseurs, au point de mettre en danger l’existence des entreprise publiques. Une commission rogatoire a été mise sur pied à cet effet et devrait rendre son verdict d’ici peu. Nul doute que le protégé de Louis Michel est bel et bien dans de sales draps et ne pourra s’en tirer à bon compte.
Cependant, nous ne comprenons vraiment pas l’intérêt qu’auraient les parlementaires francophones de Belgique à se délester de 500 millions d’Euro alors que les supputations du budget annuel de leur propre pays posent encore des polémiques. En d’autre mot, l’Etat belge n’arrive pas à boucler ses fins de mois ; d’où l’idée farfelue de Monsieur Didier Reynders, Ministre financier (Président intérimaire du MR), de faire voter de nouvelles mesures fiscales qui répareront la panne budgétaire. Il s’agit des écotaxes. Cette nouvelle forme de taxation est crainte pour la simple raison qu’elle dopera le prix d’achat de plusieurs produits sur le marché. Nous prions à Louis Michel ainsi qu’à ses acolytes du MR et de la Franc-Maçonnerie d’avoir l’obligeance de balayer avant tout le pas de la porte de leur propre enceinte avant de jouer aux sauveurs écervelés.
Comme pourriez-vous le constater, ce n’est pas demain que Jo Ka démarrera les travaux de ses cinq chantiers, euh pardon ! ...de ses cinquante chantiers. Quand une équipe de foot pose ses pieds sur le terrain, dès le coup de sifflet, les joueurs n’ont qu’un objectif : marquer et éviter de se faire marquer. Cela fait quatre mois que le gouvernement kabiliste dirigé par Antoine Gizenga a vu le jour. Nous n’avons jusqu’à ce jour aucun signal clair qui évoquerait une quelconque volonté politique d’en découdre avec le passé. Jo Ka n’avait déjà pas présenté durant sa campagne un projet de société porteur, contrairement à son challenger Jean-Pierre Bemba qui avait sous la main un plan novateur. Qu’en est-il de Antoine Gizenga ? Pourquoi tarde-t-il à nous déclamer son œuvre de reconstruction du pays tout en décrivant les différentes étapes de matérialisation ? A quand les prochaines assises parlementaires à l’issue desquelles nos honorables élus se pencheront sur l’évaluation budgétaire et ses implications ? Quand le gouvernement Gizenga mettra-t-il fin à toutes les distractions des politiques wallons ? Leurs va-et-vient sans conséquence positive commencent déjà à nous coûter sérieusement la peau de la partie la plus charnue du corps, à tous points de vue. L’Angleterre est le premier pays donateur en RDC, et pourtant, nous ne subissons pas la foudre des visites impromptues de leurs autorités. Nous ne souffrons pas d’intoxication médiatique. C’est bien la preuve que le flegme anglais existe.
L’équipe gouvernementale de Gizenga a tout intérêt à quitter d’ores et déjà le terrain de foot. Les 90 minutes du temps réglementaire sont épuisées ; elle joue les prolongations alors qu’elle n’a même pas mouillé les maillots. Appelons désormais ce gouvernement fantoche « Y A PAS MATCH ».
Car, en réalité, tout est à refaire : la reconstruction humaine (le changement des mentalités, éducation, la formation professionnelle, la lutte contre la corruption, la qualité de vie…), la reconstruction des unités de production (le renouvellement du secteur industriel, la redéfinition du code d’investissements…), la reconstruction financière (la problématique salariale, l’épargne, la lutte contre l’inflation…), la reconstruction des infrastructures sanitaires (restructuration des hôpitaux, aide médicale aux indigents, la lutte contre la pandémie du sida, l’accès aux médicaments, le renforcement de la politique des zones de santé…), la reconstruction environnementale (la protection de la flore et de la faune, l’amélioration des conditions globales d’hygiène…), la reconstruction de l’ensemble du réseau routier (le renouvellement et le revêtement des ponts et chaussées, le remplacement des voies d’évacuation d’eaux usées…), la reconstruction des voies de communication (la remise en état des lignes ferroviaires, maritimes, aériennes…), etc. La reconstruction n’est pas un vain mot. Jo Ka l’inculte ignore la profondeur des chantiers que lui matraque son Maître Louis Michel.
Louis Michel devrait arrêter de s’interposer en marchand de rêves dans le processus de démocratisation du Congo. Il a tord de prendre les Congolais pour des gourdes. Mon analyse au sujet des cinq chantiers dont parle en boucle Louis Michel se résume en peu de mots : le Kasaï Oriental, le Kasaï Occidental, le Bas-Congo, le Badundu et l’Equateur. Ces cinq provinces, autrement dit ces cinq chantiers, sont les grands axes de recolonisation préconisés par Sir Louis Michel. Le Kivu (dans l’ensemble), la Province Orientale et le Katanga sont déjà sous le contrôle de la mafia internationale qui ne cesse de les dépouiller de leurs ressources naturelles (or, diamant, coltan, manganèse, niobium, pétrole, gaz, bois, cuivre, cobalt, etc.), entre autre grâce à l’aide du Rwanda, du Burundi, de l’Ouganda, de la Tanzanie. Kinshasa est évidemment le cadet des soucis de Monsieur Michel, car, en dépit du fait qu’elle soit la capitale administrative et donc le siège des institutions nationales, la ville ne regorge d’aucune richesse potentielle. Conclusion, l’intérêt de Kin est éminemment politique.
Joseph Kanambe a reçu l’ordre de Sieur Louis Michel pour mettre la RDC à genoux. L’est ayant déjà été conquis depuis le 2 août 1998 (date à laquelle Laurent-Désiré Kabila, appuyé par le Rwanda, le Burundi et l’Ouganda, commença sa croisade guerrière pour renverser Mobutu) avec comme corollaire 10 millions de morts, le plan « 5 chantiers » de Louis Michel envisage de faire de l’ouest une bouchée de pain. C’est ainsi que les politiques occidentaux en général, et belges en particuliers, se montrent indifférents face aux massacres perpétrés par l’armée rwandaise dans le Kivu et la Province Orientale. Leur silence relève de la culpabilité. Le criminel de guerre N’Kunda qui pourtant fait l’objet d’un mandat d’arrêt international se ballade librement. Et maintenant l’histoire se répète. Il y a moins de trois mois, le Bas-Congo était devenu le théâtre d’affrontements sanglants. Les milices de Jo Ka ont tenté d’investir par les armes un intrus au service du Rwanda et de l’Angola au poste de gouverneur. Ce qui ne fut pas du goût du peuple Kongo qui les a bouté vaillamment de leurs terres, à coup de fusil et pierres. Cet échec cuisant se répercute au Bandundu qui est en ce moment le domaine réservé des Angolais. Ceux-ci détiennent onze localités qu’ils gèrent à leur guise, exproprient des terres, exploitent abusivement les minerais (or, diamant…), s’accaparent librement des bâtiments publics où ils ont installé leur arsenal militaire, violent, pillent de pauvres gens, déportent les populations locales, dans l’indifférence de la communauté internationale.
Le concept des cinq chantiers de Louis Michel est donc une réalité vivante, mais notre détermination à rouler dans le sable l’adversaire l’est tout autant. Les Francs-Maçons belges sont très loin d’obtenir une quelconque victoire. C’est très loin l’époque où l’ignorance et la peur nous condamnaient à l’absence de révolte, à la résignation. La lutte, la résistance, sont désormais notre raison d’exister, notre unique bouclier protecteur contre l’intolérance de l’Occident et sa dictature caractérisée. La Belgique qui veut par tous les diables recoloniser le Congo est présentement l’Etat européen le plus impliqué dans la mise en place de l’Etat totalitaire dirigé par Joseph Kanambe. A ce titre, elle en paiera le prix fort. La coopération structurelle de façade qu’elle prétend avoir lancé avec l’Etat congolais n’est que chimérique. Il n’y a pas encore de véritable Etat au Congo. Les relations Congo-Belgique sont ni plus ni moins des pactes privés sans fondement qui n’engagent que Louis Michel, Jo Ka et leurs sbires.
Tenons bon, Peuple Congolais ! En vérité, en vérité, je vous le dis : C’est dans les derniers instants d’accouchement que la femme doit se montrer forte et combative, même si elle a perdu toutes ses forces. Sinon à quoi bon avoir supporté neuf mois de grossesse. Puis quand vient la délivrance, quand le bébé laisse échapper le premier cri, elle peut enfin sourire. Il n’est pas encore né l’enfant qui poussera le cri de la liberté en République Démocratique du Congo. Un nouvel Etat est en gestation. Alors, ne baissons pas la garde et continuons la lutte révolutionnaire, chacun dans son domaine respectif où il se sent le plus à l’aise, tout en évoluant harmonieusement et de façon complémentaire avec les autres. Les uns dans la pensée, les autres dans l’art, certains autres dans les mouvements de révolte efficaces pour servir de point de relais à toutes les revendications et dénonciations que nous écrivons via Internet. La pensée est la première étape de toute révolution. Cependant, elle doit se matérialiser sur le terrain par la pression populaire, les sabotages, la désobéissance civile, les assauts des bâtiments publics, le déracinement des symboles colonialistes et dictatoriaux, avant l’accomplissement final, c’est-à-dire la prise du pouvoir.
Souhaitons-nous une Bonne et Grande Révolution !
Freddy Tshiamala
Critique politique
http://congobelgique.blogspot.com/
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